L’habitat participatif, un concept efficace face à la crise du logement ?

Zoom sur cette tendance que la Ministre du logement, Cécile Duflot, encourage.

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Entre le logement social et les programmes des promoteurs privés, l'habitat participatif est considéré comme une troisième voie. Ce concept vise à apporter aux citoyens une solution pour se réapproprier leur logement, qu'il s'agisse d'une construction ou d'une rénovation. En effet, de la conception à la réalisation effective, l'habitat participatif invite au partage et à la coopération. Zoom sur cette tendance que la Ministre du logement, Cécile Duflot, encourage.

Le « participatif », une nouvelle notion en matière d'habitat ?


La définition de l'habitat participatif, selon les propres mots de la Ministre du Logement, est claire : « Il s'agit d'un regroupement de ménages mutualisant leurs ressources pour concevoir, réaliser et financer ensemble leur logement, au sein d’un bâtiment collectif ». Une idée séduisante, qui ne date pourtant pas d'hier. Dans les années 70 déjà, la mouvance des citées radieuses et les créations de Le Corbusier inspirent. Autogéré, l'habitat participatif retrouve un élan au début des années 2000. Le gouvernement, ainsi que les collectivités locales se sont appropriés ce sujet, qui est une réponse à plusieurs problématiques au sujet du logement : difficulté de se loger, qualité du bâtit, vieillissement de la population, phénomène de décohabitation, recherche d'espaces plus qualitatifs, éco-construction...

Plusieurs approches composent l'habitat participatif

  1. L'auto-promotion : regroupement, et promotion immobilière autogérée à plusieurs familles
  2. La coopérative d’habitants : la propriété des logements est collective. Ces derniers sont conçus et gérés de façon démocratique et participative, sans volonté de spéculation
  3. L'habitat groupé : le projet d’habitat est conçu et géré par plusieurs ménages... parfois en coopération avec un bailleur social ou un bailleur privé

L’habitat participatif, solution face aux programmes des promoteurs privés ?

L'habitat du vivre ensemble est avant tout une forme de création immobilière qui permet de générer des économies. C'est d'ailleurs ce qui explique en partie le regain d'intérêt, tant de la part des citoyens que des pouvoirs publics, qui y voient une alternative aux logements classiques. On estime ainsi, qu'à qualité égale, des économies financières de l'ordre de 15 à 20% sont possibles, par rapport au marché privé.

La participation des personnes à plusieurs travaux de construction ou de finition fait réduire la facture. De plus, avec des espaces communs (parcs, espaces de jeux, salles, buanderies voire chambres d'amis), la taille des logements est en général plus petite... et le coût final moindre.

Cette alternative crédible aux programmes immobiliers traditionnels mérite toutefois un cadre juridique plus clair. Certes, un Réseau national des collectivités pour l’habitat participatif existe, et regroupe déjà des villes, communautés d’agglomération, départements et régions qui souhaitent promouvoir cette forme d'habitat. Toutefois, ce n'est qu'avec une reconnaissance légale de l’habitat participatif que celui-ci se développera encore. Les perspectives sont très importantes, lorsque l'on sait que dans d'autres pays comme la Norvège, 15% du parc de logements est géré par des coopératives d'habitants ! Au moins 300 projets sont actuellement à l'étude.


Sources : Le Moniteur, Terracites

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