Quand on envisage d'ouvrir une franchise dans le secteur du meuble ou de l'habitat, la question de la santé du marché se pose très vite. On le sait, le marché du meuble a beaucoup souffert ces six dernières années. Et ce, d’autant plus que, si les indicateurs de reprise se multipliaient en 2016, notamment à travers une étude menée par l'IPEA qui semblait aller dans ce sens, après une année 2017 plutôt positive, 2018 a signé une déconfiture du secteur et 2019 ne s’annonce pas particulièrement positive. Toutefois, avec la chute de quelques grands acteurs, quelques enseignes tirent leur épingle du jeu et réussissent à profiter de la crise du secteur de l’ameublement. Zoom sur les perspectives 2019 pour le marché du meuble.
En 2019, le marché du meuble se redresse doucement
Grâce à son excellent dernier trimestre, l’année 2017 avait bien terminé avec une progression globale du secteur de +8,5%. Malheureusement, par la suite, 2018 n’a pas signé la poursuite de la dynamique et l’année s’est terminée avec une succession de mauvaises nouvelles :
- Disparition de Fly
- -8% de CA pour Alinéa
- -6,7% de CA pour le secteur en juillet-août par rapport à 2018
- -10% de CA pour Demeyere, fournisseur français pour Conforama et But notamment
Ainsi, selon la FNAEM, le marché du meuble a terminé 2018 à 9,5 milliards d’euros, perdant ainsi 250 millions d’euros et atteignant un niveau inférieur à celui de 2016. C’est peu, comparé au marché allemand, par exemple, qui représente 28 milliards !
Notons cependant plusieurs points :
- La cuisine s’en sort plutôt très bien dans ce marché morose, avec une croissance certes en baisse, mais qui reste positive ;
- La literie suit de près la cuisine et affiche également de bons résultats ;
- Le premier trimestre 2019 permet d’entrevoir une petite embellie avec une croissance de tous les segments du secteur ;
- Le mois d’avril 2019 a connu une croissance époustouflante de +9,5%, rattrapant presque le retard accumulé sur 2018.
Il apparaît ainsi que le marché du meuble va connaître de nombreux bouleversements en 2019, avec la disparition de certains acteurs historiques, les mutations d’autres acteurs tels que Conforama ou Alinéa mais aussi le dynamisme de la cuisine et de la literie, qui vont tirer les performances de l’ensemble du secteur vers le haut.
La franchise tire son épingle du jeu
Il apparaît de manière frappante que ce sont surtout les grands groupes, dont le modèle est hérité des « Trente Glorieuses », qui peinent à développer un modèle économique stable dans un contexte de grande variabilité des marchés et des modes de consommation. A contrario, les enseignes en franchise de mobilier font état d’une croissance insolente, en particulier compte tenu des chiffres du secteur.
Il en va ainsi du fabricant vendéen de meubles, Gautier, qui a fait du made in France son étendard et qui connaît une croissance constante depuis ses années. L’enseigne, développée en franchise, poursuit ses ouvertures, notamment à l’étranger, où elle réalise 25% de son chiffre d’affaires, et a enregistré en 2018 un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros, contre 105 en 2017, soit une progression de plus de 14% !
D’autres enseignes telles que Ambiance&Styles, Archea ou encore Keria Groupe se développent également sur le modèle du commerce associé et proposent chacune leurs spécificités pour offrir aux membres de leurs réseaux des opportunités de développement.
Un relèvement en 2015
En recul depuis 2012, le marché du meuble a bel et bien retrouvé la croissance l'année dernière. Avec 9,34 milliards d'euros TTC de chiffre d'affaires, la progression sur 12 mois s'établit à 2,4 %, un chiffre à mettre en contraste avec la dégringolade de 2012 (-3 %), 2013 (-2,9 %) et 2014 (-1,5 %). Cependant, l'activité n'a pas encore retrouvé le niveau de 2011, année où l'ensemble de la profession totalisait 9,84 milliards d'euros. On estime que la perte sur la période 2012-2014 s'élève à 700 millions d'euros. Pourtant, avec une croissance soutenue, pas uniquement cantonnée aux mois de soldes, 2015 aura été une année encourageante.
Si on s'intéresse aux segments du marché, on constate que la literie continue à bien se porter (le segment n'a été que peu inquiété pendant les trois années difficiles du marché), que la cuisine a retrouvé sa place de moteur du marché, tandis que le meuble rembourré relève également la tête grâce à la grande distribution.
Des intentions d'achat encourageantes pour 2016
Dans le cadre de la sixième édition de son HabitatScope, l'IPEA (Institut de prospective et d'études de l'ameublement) a sondé les Français à propos de leurs intentions d'achat pour l'année à venir. Les chiffres ainsi recueillis s'avèrent globalement positifs, même si tout n'est pas au beau fixe.
Sans trop de surprise, la literie est le segment qui marque la plus forte progression : +4,7 % avec 17,8 % d'intentions d'achat. On peut donc s'attendre à ce que le marché de l'habitat continue à s'appuyer sur les bonnes habitudes des Français en matière d'hygiène du sommeil. 24,3 % des ménages ont déclaré vouloir acheter des meubles meublants en 2016, contre 20,7 % d'entre eux l'année passée. C'est une excellente nouvelle pour un segment qui sort de quatre exercices difficiles.
Le meuble de salle de bains est également bien placé dans ce palmarès des intentions d'achat : 12,3 % des familles disent vouloir s'équiper cette année, soit une progression de 1,4 %. Seul vrai perdant de cette étude, le meuble rembourré (banquette, fauteuil ou canapé) qui marque un recul de 1,5 % en intention d'achats sur un an : 13,3 % des Français envisagent d'en acquérir en 2016. Enfin, la cuisine ne devrait pas trop perdre de terrain en 2016, avec 5 % d'intentions d'achat contre 5,8 % en 2015. Rappelons que la durée de vie des meubles de cuisine est de 23 ans en moyenne.
Verrons-nous les chiffres d'affaires des divers segments du secteur évoluer parallèlement à cette hausse des intentions d'achat ? Réponse à la fin de l'année.
La Rédaction, Franchise Habitat ©